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Le « Didiergate » de Lionbridge jette un froid

16 Nov 2010 | International

Un exemple flagrant de bad practice d’une agence de traduction : le « Didiergate ».

Impossible d’être passé à côté ces derniers jours tellement ça a fait de bruit : Didier Hélin, vice-président de Lionbridge, s’est fendu d’un email (dont voici le texte complet) destiné à tous les traducteurs référencés dans ses fichiers, leur demandant de bien vouloir réduire leurs tarifs de 5 % au vu d’une conjoncture économique défavorable.

Against the backdrop of this negative economic context, effective November 1, 2010 through January 1, 2011 we require all our partners to provide a 5% discount on all Lionbridge projects. This discount is independent of any other agreements we may have in place with you.

Légalement parlant, Lionbridge est tout à fait en droit de faire cette demande, de même que le destinataire peut très bien la refuser. Au-delà du fond, déjà contestable en lui-même, le problème vient aussi de la méthode : les traducteurs curieux qui n’ont pas manqué d’aller consulter le site de Lionbridge on eu la désagréable surprise de tomber sur des chiffres trimestriels faisant état de bénéfices qualifiés de « record historique » par l’agence. En réalité ces chiffres avaient été publiés en août et 3 jours après l’envoi de cet email (soit le 4 novembre) les chiffres du 3e trimestre étaient à leur tour publiés, et force est de reconnaître qu’ils sont beaucoup moins bons. Ceci excuse-t-il cela ? Pas sûr, car ce qui rend les traducteurs encore plus mécontents c’est l’envoi de cet email à partir d’une adresse « no-reply », ne permettant pas de réponse directe à l’envoyeur, d’où la profusion messages plus ou moins caustiques à destination de Lionbridge sur la Toile (voir par exemple cette revue de blogs ou le Groupe Facebook).

La polémique a enflé au point que l’on voit des mentions du « Didiergate » (du nom du vice-président) sur le Web et on ne peut que constater un manque de tact et d’intelligence dans la communication de Lionbridge. Cela va très certainement leur faire perdre un grand nombre de traducteurs mais quant aux clients, rien n’est moins sûr, à moins que le bad buzz n’arrive jusqu’à eux et même dans ce cas…

Ce qui est dommage c’est que ce genre « d’affaire » creuse encore davantage le fossé entre agences de traductions et traducteurs indépendants, et que le discours anti-agence tend à les mettre toutes dans le même sac alors qu’il en existe (nous, mais pas seulement) qui ont à cœur de travailler dans le respect du traducteur, et du client !

N’hésitez pas à consulter nos engagements qualité ou à prendre contact avec l’un de nos chefs de projet : vous pouvez être sûr que vous serez toujours bien accueilli !