Certaines entreprises considèrent la traduction comme un poste de dépenses…d’autres ont souhaité penser investissement et valorisation…et vous ?
Beaucoup d’entreprises n’y pensent pas…mais le sujet mérite d’être posé clairement par la direction ou le responsable traduction : « pourrait-on penser en termes de valorisation et d’actifs lorsque nous budgétisons et gérons nos projets de traduction ? »
L’activité de votre entreprise est internationale, vous brassez en interne et en externe deux ou plusieurs langues, vous rédigez ou faites traduire en plusieurs langues des propositions commerciales, des contrats, des guides d’instructions. Vous formez vos collaborateurs, revendeurs, distributeurs dans leur langue maternelle ou en anglais. Vous communiquez et faites des opérations de marketing et communication au-delà de nos frontières. Et vous considérez la traduction de vos différents documents, textes, matériaux comme un surcoût et comme une étape supplémentaire, rallongeant d’autant la durée de vos projets.
Et si, ….(j’aime beaucoup commencer une phrase par ces deux petits mots…une approche permettant d’ouvrir les possibles et de s’affranchir au moins dans un premier temps des contraintes et limites établies, à tort ou non), Et si…, votre entreprise choisissait de considérer la traduction et ses outils/matériaux/processus associés comme un actif ou un atout, tous deux valorisables ? Un actif pouvant être valorisé ou utilisé très opérationnellement lors de la revente de votre entreprise, lors d’une étude de valorisation, lors d’une fusion avec une nouvelle entité, lors du recours à des nouveaux fournisseurs, distributeurs, revendeurs, …
Le propos n’est pas ici de donner des recettes ou trucs & astuces, le sujet est à analyser au cas par cas. Pourtant, voici quelques pistes pouvant être explorées :
- Glossaires et terminologie : votre secteur est particulier, votre métier tout autant. Vous détenez (normalement, ou alors, commencez à vous pencher sur la question) des glossaires. Ces glossaires reprenant à la fois des termes métiers utilisés couramment dans votre secteur mais aussi, des termes « maison » et vos propres choix parmi les différents termes ou expressions possibles.
- Guide terminologique : vous intégrez des nouveaux collaborateurs. Vous disposez d’une agence de communication et/ou de RP, vous faites appel à une société de traduction…ce guide est un cadre à fournir absolument. En résultent un gain de temps, un gain d’argent, un gain de cohérence.
- Mémoire de traduction : ne parlons pas ici des documents de type communication, communiqué de presse, etc. Parlons uniquement des documents de formation (à vos outils, processus, produits), des guides d’instruction, des fiches produits, etc. Détenez-vous la mémoire des précédentes traductions ? Pouvez-vous apporter à vos fournisseurs de traductions la mémoire des précédentes traductions lorsque vous faites évoluer vos documents (V1, V2, etc) ou lorsque vous en créez de nouveaux ? Cette mémoire (associée aux outils ad hoc) vous permettra de réduire les coûts (grâce aux répétitions notamment), de réduire les délais et d’assurer la cohérence d’un document à un autre (notamment en cas de changement du traducteur ou relecteur).
- Adaptation culturelle : il arrive très souvent que d’un contexte culturel à un autre, les entreprises doivent faire évoluer leur approche de communication, leur technique de formation, leur style de management. Qui dit contexte culturel différent, dit, pour un même texte source, un vocabulaire, des expressions, une organisation du texte cible différents. Ce savoir-faire, cette expérience est-elle formalisée quelque part ? Est-elle transmissible ?
- Cours de langues et efficacité : vous financez des cours de langues à vos collaborateurs ? Comment cadrez-vous vos partenaires formateurs ? Que leur donnez-vous comme matériaux digestes pour orienter les formateurs et les outiller pour former vos collaborateurs dans un contexte métier ?
- Animation des équipes multiculturelles et confrontation : faites travailler vos équipes multiculturelles sur « les mots de notre entreprise »…c’est à la fois un exercice « fun » mais aussi, riche en échange, confrontation et mise en cohérence. Le matériau en résultant sera un actif à transmettre aux futurs collaborateurs.
- Culture d’entreprise et transmission : les mots sont importants. Le choix de ces mots est parfois imposé par la direction souhaitant donner une orientation culturelle à l’entreprise ou définir un positionnement face aux clients. Les mots de l’entreprise sont aussi souvent une résultante d’une culture interne qui s’est développée naturellement au cours des années. Si vous considérez cette culture comme un atout ou un actif pour votre entreprise, ne la négligez pas dans vos documents traduits. Et pour vous aider à transmettre cette culture et/ou ce positionnement, quoi de mieux que des matériaux (glossaire, guide terminologique, guide de style, etc.), complets, mis à jour régulièrement, bien organisés et transmissibles, pour outiller vos collaborateurs et vos projets.
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Et vous ne considérez toujours pas ce sujet « traduction » comme un actif potentiel ??….
Dans un premier temps…réduire des coûts et assurer la cohérence et la transmissibilité….Dans un deuxième temps, valoriser cet actif dans de nombreux contextes.
Cette première liste ne fournit que quelques pistes…. N’hésitez pas à réagir et à en proposer d’autres.