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L’anglais international : un idéal impossible !

9 Déc 2015 | Langues

Quand se précise le projet d’internationaliser son site Internet, on nous demande très souvent de traduire vers l’anglais international, afin d’atteindre le plus grand public possible. Malheureusement, l’anglais international est un mythe, et nous allons vous expliquer pourquoi.

L’anglais international, un bel idéal

Tout d’abord, nous comprenons la demande très légitime d’une langue unique : le coût d’un projet de traduction peut être important et il serait réellement plus simple qu’une langue corresponde aux besoins de tout le monde anglophone. Après tout, les anglophones semblent très bien se comprendre entre eux et communiquent aussi bien que nous avec les Belges ou les Suisses francophones. Cependant, la traduction est parfois toujours affaire de précision : si une certaine approximation peut être acceptée à l’oral (ou explicitée en cas de blanc dans la conversation), l’écrit ne permet pas cette flexibilité. Le contenu doit être parfait, et adapté à la cible pour susciter la confiance et l’adhésion. L’anglais international est donc bel et bien un idéal inatteignable.

Quelles sont les différentes variantes d’anglais ?

La difficulté dans le cas de l’anglais est que s’il provient bien du Royaume-Uni, il a évolué de manière différente dans les diverses colonies de l’ancien empire britannique : l’anglais britannique reste la référence en Europe, mais les Etats-Unis ont fait évoluer la langue de manière importante, en simplifiant l’orthographe notamment – mais en gardant paradoxalement le système impérial pour les mesures. Les anciennes colonies britanniques (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande notamment) utilisent de leur côté l’orthographe britannique, mais l’influence américaine (notamment au niveau des médias) tend à faire évoluer les usages. Il existe donc un anglais britannique et un anglais américain qui sont particulièrement distincts, et ensuite autant de variétés qu’il existe de pays.

Ceci s’explique probablement par le fait que l’anglais n’est régi par aucune autorité de type Académie française : il n’existe officielle aucune variante « correcte » (ou « incorrecte »), seulement des usages qui diffèrent d’un pays à l’autre.

Mélanger plusieurs variantes d'anglais

Quel est le problème si on mélange différentes variantes d’anglais dans un texte ?

Du point de vue de l’orthographe, cela donne un texte mal écrit ou un même mot peut être écrit de deux manières différentes : par exemple colour (UK) / color (US), cheque (UK) / check (US), catalogue (UK), catalog (US), analyse (UK) / analyze (US), parmi beaucoup d’autres. L’anglais américain tend à simplifier.

Du point de vue de la grammaire, ce qui est une erreur dans une langue peut fonctionner dans l’autre : les Anglais diront « the government are » (pluriel) alors que les Américains diront « the government is » (singulier). Les Anglais appellent « on » + numéro de téléphone, et les Américains appellent « at » + numéro de téléphone.

Toute aussi importante est la question du vocabulaire : parfois non seulement ces deux variantes d’anglais utilisent deux mots différents pour désigner quelque chose (l’essence d’une voiture est « petrol » en Angleterre et « gas » aux Etats-Unis), mais cela peut entraîner des malentendus quand un même mot désigne des choses différentes d’un pays à l’autre. Par exemple, « thong » désigne un string en anglais américain et britannique, mais des tongs de plage en anglais australien (que les Anglais et Américains appellent « flip-flops » et les néo-zélandais « jandals »). Un lecteur peut vite s’y perdre.

Sans anglais international, comment faire le bon choix ?

On a vu la confusion que peut entraîner un mélange des genres entre un anglais britannique et américain. Quelle que soit l’option retenue, l’important est la cohérence, et surtout le marché cible que vous visez car au-delà de la langue, d’autres considérations sont importantes. Les Etats-Unis utilisent le système impérial pour les mesures, alors que le reste du monde utilise le système métrique. Les formats de dates et heures changent d’un pays à l’autre : le 12/08/2015 est le 12 août en Europe et le 8 décembre aux USA. Un « first floor » est le rez-de-chaussée aux Etats-Unis, et le 1er étage au Royaume-Uni. Au-delà de la traduction, c’est la localisation qui permet d’adapter le contenu à la cible : c’est pour cette raison que nos traducteurs sont non seulement choisis pour la qualité de leur travail mais aussi pour leur connaissance des règles et usages de leur pays d’origine.

Maintenant que vous avez banni la notion « d’anglais international », n’hésitez pas à nous demander conseil !