C’est une notion qu’il est important de bien cerner, c’est pourquoi je voulais faire un article sur le sujet.
En tant que commerciale je trouve qu’il est souvent plus simple de parler en « nombre de mots pondérés » car c’est une notion qui donne une meilleure estimation du temps de travail à prévoir pour le traducteur. Mais nombreux sont nos traducteurs qui ont du mal à comprendre de quoi je cause ! Voilà quelques explications qui, je l’espère, vous permettront d’y voir plus clair.
Analyse memoQ : matchs et répétitions
Si vous travaillez déjà avec TradOnline, vous avez probablement dû traiter pour nous un projet sur memoQ.
MemoQ, comme tous les autres outils de TAO, est capable de quantifier les segments qui se répètent dans un document. C’est ce qu’on appelle les répétitions 100%, 101%.
MemoQ est aussi capable de mettre en évidence les segments qui ne sont pas parfaitement identiques. C’est ce qui donne un pourcentage de concordance aussi appelé : fuzzy matches.
Vous vous en êtes sans doute rendu compte, les mémoires de traduction de vos clients s’étoffent au fur et à mesure des projets que vous traitez pour eux et le nombre de concordances dans un projet augmente tout autant.
Quel tarif pour les répétitions ?
C’est là où les choses sérieuses commencent !
Prenons l’exemple d’un traducteur qui travaillerait avec la grille tarifaire suivante :
Matchs 100% – 101% – répétitions | 25% du tarif au mot du traducteur |
Matchs 95%-99% | 30% du tarif au mot du traducteur |
Matchs 85%-94% | 50% du tarif au mot du traducteur |
Matchs 75%-84% | 70% du tarif au mot du traducteur |
Matchs <75% | 100% du tarif au mot du traducteur |
Pour cette partie-là, vous devez tous connaitre le calcul qui mène à la construction du prix payé par vos clients :
Volume de Matchs 100% – 101% – répétitions X 25% X votre tarif au mot) + (volume de Matchs 95%-99% X 30% X votre tarif au mot) + (volume de Matchs 85%-94% X 50% X votre tarif au mot) + (volume de Matchs 75%-84% X 70% X votre tarif au mot) + (volume de Matchs <75% X 100% X votre tarif au mot) = votre salaire pour ce projet
Et pour ceux qui ont bien écouté en maths au collège, vous devez vous rappeler que quand on a ce type d’équation, on peut « sortir » ce coefficient multiplicateur commun à toutes ces multiplications. Ici il s’agit de « votre tarif au mot ».
On peut donc écrire cette équation de la manière suivante :
votre tarif au mot X (Volume de Matchs 100% X 25% + volume de Matchs 95%-99% X 30% + volume de Matchs 85%-94% X 50% + volume de Matchs 75%-84% X 70% + volume de Matchs <75% X 100%) = votre salaire pour ce projet
Soit : votre tarif au mot X le nombre de mots pondérés = votre salaire pour ce projet
Prenons maintenant l’exemple du projet ci-dessous :
Ce décompte de mots provient de memoQ, l’outil de TAO utilisé par TradOnline.
Si on reprend notre grille traducteur, ça veut dire qu’il faut regrouper certaines de ces catégories de mots :
Matchs 100% – 101% – répétitions : 7933 + 67 = 8000
Matchs 95%-99% : 218
Matchs 85%-94% : 37
Matchs 75%-84% : 124
Matchs 50%-74% – mots nouveaux : 548 + 6417 = 6965
Le « poids » (en pourcentage) que je vais donner à ces mots correspond en partie au gain de temps réalisé par l’utilisation de la mémoire de traduction ou/et de la gestion des répétitions dans les documents de mon projet.
Pour connaitre mon nombre de mots pondérés ici, voici donc le calcul (sachant que 25%=0.25 ; 30%=0.3, etc):
(8000*0.25) + (218*0.3) + (37*0.5) + (124*0.7) + (6965*1) = 9135.7 mots pondérés
Et pour connaitre le montant de votre salaire pour ce projet, vous n’avez plus qu’à multiplier ce nombre de mots pondérés par votre tarif au mot.
Donc quand votre chef de projet vous propose de vous payer au « nombre de mots pondérés » ce n’est pas une technique pour tenter de vous arnaquer ! En revanche, prenez bien le temps de valider avec lui la grille de pondération utilisée.
Si vous avez votre propre outil de TAO, vous pourrez aisément refaire ce même calcul de votre côté soit avec la grille de pondération par défaut sur cet outil soit en y ajoutant votre propre grille.
Pour ma part je trouve que c’est une notion qui permet de mieux se figurer le temps de travail que représente mon projet. En général le nombre de mots pondérés vous donne votre temps de travail si vous le divisez par votre production horaire. Exemple : je traduis habituellement 300 mots par heure, je vais donc passer 30 heures et 30 minutes environ sur ce projet (9135.7/300= 30,45).
S’il vous reste encore des doutes sur cette notion de « mots pondérés », n’hésitez pas à nous contacter, on se fera un plaisir de vous aider !