Pourquoi traduire en contexte est souvent un impératif…
De grâce, développeurs, de grâce, responsables développement international et autres chefs de projet… pensez à vos utilisateurs et clients!
Nous observons cela depuis quelques mois. Poussées par l’urgence d’une occupation du terrain à l’étranger ou par la nécessité de trouver des leviers de croissance au delà de nos frontières, certaines entreprises (traditionnelles ou 100% Internet) se lancent à corps perdu dans l’internationalisation de leur offre.
Le cas récent d’une très belle réussite française, start-up il n’y a pas si longtemps et aujourd’hui en plein développement international que nous accompagnons, est le dernier en date et me pousse à réagir.
Le cas des CMS
De nombreux contenus sont créés, organisés et hébergés en ligne dans des outils, communément appelé CMS (Content Management System). Il en existe de très nombreux sur le marché, connus ou moins connus tel que WordPress, Drupal, EzPublish… Certains sont aussi développés en interne et sont donc « maison ». Sans rentrer dans le détail, la plupart de ces outils n’offrent pas la possibilité aux traducteurs (et relecteurs) de traduire en contexte.
… des phrases isolées voire scindées
Parfois même, il s’agit, dans un texte source en français par exemple, de traduire des « bouts » de phrase qui seront reconstituées après coup sur l’interface finale. Et ces phrases sont découpées dans l’outil suivant une logique « propre à la structure du français » (Sujet, verbe, complément). Imaginez par exemple ce que donne une traduction en Allemand qui ne suit pas cette structure, le « verbe » étant souvent scindé en deux éléments, dont un en fin de phrase, voir totalement décalé en fin de phrase dans le cas de subordonnées. Et n’évoquons pas la question de langue comme le chinois (avec une structure de phrase très particulière), ou l’arabe, qui se lit de droite à gauche, etc.
… des variables
Autre cas rencontré : en coréen, les chiffres ne se lisent pas comme en Français. Par exemple, 3 000 000 se lit comme en français, 3 millions. Par contre, à partir de 10 millions, cela change : 25 000 000 se lit 2500 dix mille (2500 * 10 000) phonétiquement…. Dès lors, il est impossible de traduire correctement un texte qui dit « % millions », le % étant un chiffre inconnu et qui peut être amené à changer.
Dans certaines autres langues, il existe des règles d’accord beaucoup plus complexes qu’en français et qui concernent les noms autant que les verbes. Que faire quand le nom qui doit s’accorder est une variable inconnue ?
… des problématiques de mise en page
Nous pouvons ajouter à ceci le coefficient de foisonnement… un mot « barbare » qui traduit la différence de longueur des phrases lorsque l’on passe d’une langue à une autre. La longueur d’une même phrase en anglais, traduite en français, sera environ, et en moyenne, 20% plus longue dans sa version traduite que dans sa version originale. Un souci bien connu dans la sous-titrage mais souvent oublié dans les projets de localisation de sites internet, applis Facebook ou Ipad, etc.
Le contexte du client et son métier sont deux éléments incontournables à comprendre et prendre en compte. Mais reste souvent insuffisant pour la traduction de contenu en ligne « sans contexte ».
Cela vous semble évident… Et bien, la vraie vie des projets vous réserve bien des surprises !